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Pour cette nouvelle aventure Recto Verso, on se demande si on est capable de se lancer à la conquête des hauts sommets avec des sacs ultra-légers. Et aussi fou que ça puisse paraître, il existe à une frontière de la France, un territoire recouvert à 70 % de montagnes : la Suisse ! Ses nombreux refuges nous offrent une première expérience aussi épique qu'accessible. Et pour apprécier pleinement la destination, on commence par embarquer dans le Luzern-Interlaken Express, un train de vallée qui offre des vues incroyables sur les Alpes ! Une contemplation panoramique avant 4 jours de randonnée entre cimes et crêtes. Cette aventure a été rendue possible grâce à nos partenaires, la Suisse pour nous guider sur son territoire, Columbia pour nous équiper et Fujifilm pour ramener de belles images
Véritable forteresse de roche, la Suisse compte plus de hauts sommets que n'importe quel autre pays d'Europe : 48 pics culminent à plus de 4 000 mètres. Son territoire est scindé en trois grandes régions géologiques, le Plateau suisse formé de plaines et de vallons, les Alpes et le Jura. Les montagnes occupent un rôle central dans l’identité du pays. Leurs sommets sont érigés en véritable emblème national. Parmi les plus connues, on peut citer l’Eiger, le Cervin, le Pilate, le Jungfrau ou encore le Mönch. Et si le pays peut se targuer d’être un des plus grands berceaux de l’alpinisme et des sports de montagne, il dispose aussi de plus 60 000 km de chemins de randonnée balisés. Un terrain de jeu parfait pour les amateurs de sentiers et de grand air.
Pourquoi partir en itinérance en refuge ? Pour des raisons pratiques d’abord, car cet hébergement permet de s’alléger de son matériel de bivouac (tente, matelas, sac de couchage) et d’une bonne partie de la nourriture nécessaire à plusieurs jours de marche. Une stratégie parfaite donc pour partir léger et s’initier en douceur à la haute montagne. Mais aussi - surtout - pour profiter de l’ambiance si particulière des refuges. Cet esprit où, dès le pas de la porte, le simple randonneur et l’alpiniste chevronné logent à la même enseigne. Ces parfaits inconnus dînent à la même table, se partagent leurs histoires et couchent dans le même dortoir. Et avec l’immensité de ses montagnes et plus de 200 cabanes gardées, la Suisse offre un large éventail d'aventures possibles.
En partant de la célèbre ville de Crans-Montana dans le canton du Valais, on a rejoint Lenk, une commune nichée dans le Simmental, une région pittoresque du canton de Berne. L’itinérance parfaite pour découvrir deux territoires riches en espaces naturels.
D’un côté le canton du Valais, un territoire réputé pour ses paysages de contrastes avec en amont ses sommets de quatre mille mètres majestueux et ses glaciers imposants, et en aval ses vignobles à perte de vue et sa grande vallée du Rhône. Notre itinérance nous a offert des passages par des lieux emblématiques comme le Bisse du Ro, un sentier tracé sur d’anciens canaux d’irrigation ou des points de vue sur l’immense lac de Tseuzier.
De l’autre côté, le canton de Berne, une région célèbre pour ses sommets tels que l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau, mais aussi pour ses paysages jalonnés de plus de 800 lacs étincelants. En passant du canton du Valais à celui de Berne, nous avons côtoyé de près le Wildhorn. Un sommet culminant à 3 250 mètres d'altitude qui marque la frontière entre les deux aires linguistiques. Il forme un grand massif glaciaire d'environ 10 km de large. Bref, ces territoires au caractère marqué offrent un territoire d’itinérance tout tracé.
Après un crochet pour monter à bord du Luzern-Interlaken Express, on rejoint la vallée du Rhône et la ville de Sierre. Là, son funiculaire nous propulse dans la très prestigieuse commune de Crans-Montana, où nous attend le départ de notre rando. On se jette à l’eau, en se lançant sur le sinueux Bisse du Ro, un réseau d’anciens canaux d'irrigation transformés en sentiers. Après quelques mains courantes et un pont vertigineux, on rejoint le plancher des vaches. On traverse les prairies jusqu’à tomber sur le Lac du Tseuzier et son barrage. Le restaurant situé à côté nous héberge pour la nuit, une planche de fromage et un petit verre du vin du Valais plus tard, on rejoint nos pénates.
Café ou Ovomaltine ? C’est notre choix cornélien du matin… Aujourd’hui, on quitte la moyenne pour la haute montagne, on déjeune copieusement pour prendre des forces. Après un début bucolique sous le soleil et à travers les plaines, l’ambiance devient plus dramatique. Face à nous, la terre est retournée, les troncs jonchent le sol et d’énormes rochers barrent le sentier. L’éboulement est récent. Le sentier grimpe doucement dans un pierrier, puis des névés pour se perdre jusqu’à un col masqué par la brume. On s’élance dans ce spectacle d’apocalypse et on se retrouve à grimper avec de la neige jusqu’aux chevilles. Le rythme est ralenti, mais le spectacle est enchanteur. Malgré le brouillard, on finit par apercevoir la cabane des Audannes. À notre arrivée, la gardienne nous annonce qu’on sera seuls ce soir. Après un bon plat de pâtes et une part de tarte, on s’endort, heureux de pouvoir roupiller au sec.
Réveil sous un grand ciel bleu, on profite de notre café matinal face aux pics enneigés. Et on s’élance sur le sentier ou plutôt dans la poudreuse. Impossible de distinguer le moindre chemin ou balisage, heureusement le tracé nous guide vers le col des Audannes. On grimpe donc doucement mais sûrement jusqu’au sommet. On s’offre une descente en luge sur nos sacs, un passage dans le brouillard et un déjeuner sous le cagnard de midi. Un sacré contraste cette matinée… En guise de digestion, on s’offre un dernier col en nous enfonçant dans la brume. Petit à petit, le ciel se dégage, la cabane du Wildhorn se révèle au loin. Un dernier sprint nous permet d’arriver juste à temps pour le dîner. Au menu : une drôle de pâtes carbo avec des patates, de la compote et des oignons frits… On est aussi là pour vivre des chocs culturels !
Dernier jour, aujourd’hui, on déjeune en terrasse avant d’aller lézarder une bonne heure au bord de l’Iffigsee, un lac situé en contrebas du refuge. On traîne pas trop, 15 kilomètres nous attendent avant de rejoindre le village de Lenk, le point final de notre aventure. On redescend doucement de la haute montagne à la moyenne montagne. Les moutons et les vaches nous observent passer à travers leurs pâturages. Après une dizaine de kilomètres, on rejoint la forêt. Lenk n’est plus très loin. On se motive en pensant aux rösties qui nous attendent au restaurant. Arrivés au village, on s’écroule à une table de terrasse. Prêts à commander une boisson fraîche et notre galette de pomme de terre grillées, ultime récompense de ces quatre jours d’aventure.
On remercie notre partenaire Columbia de nous soutenir dans nos expéditions, que ce soit au niveau des vêtements ou des accessoires.
Un des plus grands attraits de la Suisse comme destination d’aventure réside certainement dans sa proximité avec la France mais surtout dans la beauté qu’offre un trajet en train. Son réseau ferroviaire regorge de trains aux fenêtres panoramiques offrant des vues incroyables sur les montagnes et ses vallées. Un pays parfait pour combiner un rail-trip à une rando !
On s’est donc offert un “petit” détour pour tester l’un d’eux, le Luzern-Interlaken Express, un train de vallée sillonnant des bords de lacs aux eaux turquoise. N’hésitez pas à tester d’autres lignes tels que le Bernina Express, le Glacier Express qui relie Zermatt à Saint-Moritz par les Alpes ou encore le Jungfraubahn qui emmène ses voyageurs à 3 454 mètres d’altitude, ce qui en fait le train le plus haut d’Europe ! Bref, les trajets en valent le détour.
Rejoindre la Suisse est assez simple par les différentes lignes desservant Lausanne ou Genève. Comptez en moyenne 4 heures pour ces destinations depuis Paris. Une fois en sol helvète, rejoignez la ville de Sierre (1 h 58 de Genève/1 h 13 de Lausanne). À Sierre, un téléphérique vous emmène à Crans-Montana où vous attend l’entrée du sentier.
Certaines compagnies (Flixbus ou Blablacar) vous emmènent en 10 heures à Lausanne. De là, vous pouvez monter à bord d’un train pour Sierre (1 h 13) avant de prendre le téléphérique pour Crans-Montana.
La version originale de cette randonnée sera présente dans Recto Verso Europe, notre nouvelle carte-méthode qui proposera 100 itinéraires de rando à travers l’Europe pour vous aider à préparer vos prochaines aventures. Nous l’avons adaptée pour les contraintes de cette aventure, en particulier du tournage de la vidéo YouTube. Si vous souhaitez partir dans la région sur une semaine ou plus, ne ratez pas le début des préventes en septembre et suivez l’avancement du projet sur nos différents réseaux !
Retrouvez cet itinéraire et plus d'une centaines d'autres dans nos packs d'extensions Recto Verso©
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