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40 km de rando entre maquis et mer turquoise… Sébastien, notre expert de la commu Recto Verso en Corse, a emprunté le magnifique sentier littoral (et ses 750 m de D+) pour découvrir cette région entre le Cap Corse et la Balagne. Une aventure qui sent bon la Méditerranée, entre myrte au bord du chemin, abris pastoraux en pierres sèches (les “pagliaghji”, ou “paillers” en corse) et panoramas sur les reliefs spectaculaires de l’Île de Beauté.
Si vous cherchez d'autres itinéraires de rando détaillés en Corse ou en France, jetez un œil à notre coffret Recto Verso.
⏳ Durée : 3 jours
💪 Difficulté : intermédiaire
🥾Type : itinérance
📏 Distance : 40,9 km
⬆️ Dénivelé : 590 m D+
📍Départ : Palasca - Arrivée : Saint-Florent
🗓️ Période : de mars à novembre

Voir le tracé GPX de l'itinéraire
Pour le retour : Saint-Florent est desservi par le même bus.
D'un côté, un océan de maquis aux senteurs de myrte et crêtes hérissées de chaos rocheux. De l'autre, une mer azur et des plages de sable blanc. Et devant, un sentier bordant le littoral du désert des Agriates, région aride coincée entre le Cap Corse et la Balagne. Ce désert, qui n’en est un que parce qu’il est très peu peuplé, s’étend de la plage de l’Ostriconi jusqu'au village de Saint-Florent.
Soit 15 000 hectares d’une nature préservée où s’entrelacent sommets escarpés, maquis impénétrable et cours d’eau indomptés. On y retrouve de l’arbousier, du lentisque, du romarin, du ciste, ou encore du genévrier dont les baies dégagent ce parfum si spécial. Levez la tête, vous y apercevrez peut-être un milan royal, rapace emblématique de l’ouest de la Corse, et très commun en Balagne.
Fréquentée, l’Agriate n’en demeure pas moins un lieu authentique où se dévoilent, au détour d’une piste, les paillers ou “pagliaghji”, petits abris en pierres sèches symbole de la Corse des bergers que Sébastien Leroy est parti découvrir, pour trois jours de randonnée.

20 km, 450 m D+, 450 D- (environ 6h de marche)
Je quitte tôt le parking du Domaine de l’Ostriconi pour ce premier jour de randonnée dans le désert des Agriates. Il fait encore nuit, la frontale est allumée. Direction la Punta Liatoghju (222 mètres) pour profiter du lever de soleil sur la plage de l’Ostriconi. Dans la montée, je sens déjà mon sac à dos peser sur mes épaules. Il est assez lourd, approximativement 13 kilos, car j’ai emporté une tente au cas où, un sac de couchage, de l’eau en quantité et de la nourriture.


Après une heure passée dans le vent du sommet, j’attaque la redescente. Le sentier de terre et de cailloux laisse place sur une courte portion à un chemin sableux. Ce type de terrain se présentera à quelques reprises lors de la randonnée, ce qui est à la fois agréable et fatiguant. Autour de moi, la flore est riche et luxuriante après les abondantes précipitations de l'automne et de l’hiver.
Une fois pleinement arrivé sur la côte, je rejoins le sentier du littoral, direction nord — nord-est. La plage de l’Ostriconi dans le dos, je me dirige vers la Cala di Vana. Réaliser cette virée hors-saison présente deux avantages majeurs. Le premier est l’affluence. Depuis le départ, je n’ai croisé que deux personnes. Le deuxième est la température. Le sentier ne présente que très peu de parties ombragées et le rivage insulaire surchauffe en été.


J’arrive à présent sur les hauteurs de la plage de l’Acciolu. Le décor rappelle instantanément la Polynésie française, un saucisson dans le sac en plus. Je l’attaque d'ailleurs une vingtaine de minutes plus tard, lors d’une pause dans le sable. Après un bon spuntinu, qu’on peut traduire par "casse-croûte", je reprends la route.
Je rallie rapidement la Punta di Solche et son point de vue saisissant, comme un tournant à mi-course. Du côté ouest, je contemple les paysages qui m’ont accompagné depuis le départ : les cimes enneigées du massif du Monte Cintu et la petite ville de l’Île-Rousse. Du côté est, celui vers lequel je me dirige, j’aperçois à présent le Cap Corse et son rivage accidenté. Quelques kilomètres dans les jambes plus tard, je découvre la baie de Malfalcu, aux couleurs du petit matin. Le calme règne.
Ici, la végétation se fait un petit peu plus dense, je reconnais du pin maritime et de l’eucalyptus. Un énième cap passé m’offre une superbe vision sur la plage de Ghignu, l’une des perles de l’Agriate, qui sera mon point de chute pour la nuit dans l'un des paillers.

10 km, 100 m D+, 100 m D- (environ 3h de marche)
La nuit n’a pas été froide et j’ai plutôt bien dormi malgré la visite d’un animal, certainement un renard qui cherchait quelque chose à se mettre sous la dent. Sur la plage, alors que je grignote un morceau, je croise une marcheuse et son fils qui ont également dormi dans l’un des pagliaghji.

La boucle de la journée est bouclée lorsque je pose mes pieds sur la plage de Saleccia. Il ne servirait à rien d’utiliser d’innombrables adjectifs pour qualifier le lieu, il faut simplement le découvrir par soi-même. Ce soir-là, je passe la nuit au camping U Paradisu, complètement désert en cette saison, comme me l'explique Ricardo, le gardien italien qui, avec sa femme, garde le camping en basse saison. Nous sympathisons et échangeons autour de la photographie qu'il pratique aussi à ses heures perdues.


13 km, 200 m D+, 200 m D- (environ 3h30 de marche)
Une douche et un lit : un peu de confort bien apprécié après deux jours de randonnée dans le désert des Agriates. Je pars du camping vers 7h00 et, plutôt que de passer par la côte, je décide de prendre l’intérieur pour me rendre à la plage du Lotu. C’est le début d’une journée placée sous le signe de l’eau.
En effet, cette année l'automne et l’hiver ont été humides et le débit des cours d’eau est plus important qu'à l'accoutumée. Premier point de passage sur la piste, un ruisseau submerge la route habituelle. Une passerelle en tôle a bien été disposée mais elle ne m’inspire guère confiance. Je joue l’équilibriste, ça passe.

La journée est particulièrement venteuse, ce qui est fréquent à l’approche du Cap Corse. Arrivé au Lotu, je traverse la plage à pied et je prends un peu de hauteur sur un promontoire rocheux qui surplombe la plage. J’y fais quelques clichés. J’entrevois au loin la Punta Mortella. Quelques infrastructures dont un sémaphore, un phare, ou encore une tour génoise en ruine ponctuent le cap.
Je m’engage sur la dernière ligne droite avec la traversée à gué du fleuve Fiume Santu, où il me faut retirer chaussures, chaussettes et pantalon. Puis vient le passage du phare de Fornali, pour ensuite longer le domaine d’Ochinese. Quelques centaines de mètres et voilà la plage de la Roya qui se dévoile. De l’autre côté du golfe de Saint-Florent, le clocher du bourg se dessine et sonne la fin de cette aventure.


Une randonnée dans le désert des Agriates se fait toute l'année ! Partez suffisamment équipés : le temps peut changer rapidement de l'automne au printemps. En été, ne négligez par la protection solaire et des réserves en eau. Vous ne pourrez vous ravitailler en eau potable qu'à Saleccia. Marchez tôt le matin ou tard dans la journée pour profiter de températures clémentes.
Le sentier est parfaitement balisé et entretenu par les gardes du littoral. Il se divise par endroit, mais il suffit alors de longer le rivage pour revenir sur l’axe principal. Sur cette carte du désert des Agriates sont indiqués les temps de marche, pauses comprises, d'un point à un autre. Vous retrouverez ces indications au fil du chemin.
Le désert des Agriates est un espace fragile et protégé. Le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur y sont interdits. Privilégiez autant que possible les nuits en camping ou des hébergements touristiques. En saison, réservez bien en avance pour dormir dans l'un des paillers (contact : ghignu@haute-corse.fr ou 04 95 59 17 35) ou au camping de Saleccia (U Paradisu)
À noter : les paillers de Ghignu sont ouverts du 1er mai au 15 octobre (12 €/nuit). Pas de cuisine ni d'eau potable sur place. Les matelas ne sont pas fournis.

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