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Rouler sur tout type de terrain, c’est la promesse du très en vogue "gravel" qui allie la légèreté d'un vélo de route à la robustesse du VTT. La monture idéale pour découvrir les moindres recoins d'un territoire - d'ailleurs pour vous aider à choisir votre vélo d'aventure, on a le guide complet juste ici.
On a jeté notre dévolu sur l’Ardèche, paradis des cyclistes, pour une aventure de trois jours en vélo gravel dont nous vous rapportons ce petit guide. Afin de concocter un tracé sur mesure adapté à notre niveau, nos envies et nos contraintes, nous avons utilisé Komoot, l’outil de planification et de partage d'itinéraires, partenaire de cet article.
Située en plein cœur de la région Auvergne-Rhône-Alpes, entre le Massif central et la Provence, l'Ardèche tient son nom de la rivière qui la traverse. À moins d'une heure de Lyon en train, ce département peut se vanter d'une riche histoire qui s'écrit au détour des villages comme Annonay, où les frères Montgolfier ont fait voler leur tout premier ballon à air chaud à la fin du XVIIIe siècle.
Entre garrigue et falaises, les gorges de l’Ardèche – et leur descente en canoë – ont forgé la réputation de la région qui offre pourtant bien d'autres trésors naturels à découvrir, dont le Parc naturel régional des Monts d'Ardèche, ses montagnes aux denses forêts, ses sites volcaniques, ses grottes féeriques et bon nombre de belvédères d'où s'étendent des panoramas exceptionnels. Un paysage aux multiples facettes, terrain de jeu idéal pour les cyclistes, que ce soit en VTT à travers les petits sentiers forestiers ou en vélo de route à l’assaut de cols redoutables.
Pour ces trois jours de vélo gravel à travers les Monts d'Ardèche, on a roulé dans le nord de la région, entre Saint-Vallier-sur-Rhône et Valence. S’y mêlent des paysages variés faits de plaines céréalières, de vastes massifs forestiers, de rivières et de quelques lacs où il fait bon se rafraichir les jambes. Au total, nous avons parcouru 170 kilomètres et avalé pas moins de 3 600 mètres de dénivelé. Malgré la difficulté du parcours – et notre préparation, disons le, plutôt moyenne – l’aventure était une parfaite initiation à l'itinérance à vélo pour Martin et Antoine, novice en la matière. Il en ressort un sentiment de liberté, un coup de foudre pour la pratique et pour l’Ardèche, une région accueillante qui mériterait d’être plus connue.
En plus d’être à la frontière entre les climats méditerranéens et océaniques, le climat ardéchois est fortement marqué par ses montagnes. Suivant l’altitude, les températures et les précipitations peuvent varier. En hiver, il n'est pas rare de trouver de la neige lorsque l’on grimpe dans les Monts d’Ardèche, alors que la canicule peut frapper les plaines pendant les mois de juillet et août. Pour partir en itinérance à vélo, la saison idéale court d'avril à octobre.
64 km, 1 860 D+, 920 m D-
Six heures du matin. Le réveil est difficile et l’étape qui nous attend l’est probablement tout autant. On a quitté Paris dans la précipitation, hier soir, et la fatigue accumulée durant la semaine est bien présente. On repense au coucher du soleil d’hier soir et à cette odeur d’été qui nous a tous enivrés dès la sortie du train. De quoi se motiver. Martin est tout sourire, comme à son habitude, Damien commence déjà à glisser quelques blagues. C’est le plus expérimenté de nous trois. Nous sommes des “rookies”, avec seulement deux petites sorties au compteur. Dernièrement, on s’est plus entraînés à boire des bières qu’à pédaler.
Départ 7 heures du matin pour profiter de la fraîcheur et ne pas être stressés par le temps. On se laisse porter sur les premiers kilomètres avant de voir arriver les premières montées. Chacun trouve son rythme, met la tête dans le guidon et fait face à l’adversité... Le décor est parfait. L’Ardèche est une terre de contraste, où les paysages verdoyants laissent soudain place à des espaces secs et rocailleux. Notre parcours alterne entre l’itinéraire de la grande traversée de l’Ardèche et celui de L’Ardéchoise, une course à vélo mythique de la région, comme en témoignent les nombreux cyclistes qui en arborent le maillot officiel.
Komoot ne nous avait pas menti en annonçant un parcours très difficile, les montées rocailleuses s’accumulent. Par endroit, on décide de reprendre la map komoot pour simplifier l’itinéraire. La bonne humeur est de mise, l’ambiance est à celui qui dira le plus de blagues à la minute. Malgré une crevaison, on arrive lessivés en fin d’après-midi dans le gîte tenu par Patrice et Véronique qui nous accueillent chaleureusement avec des apéritifs maisons. Ce sera petit vin de foin et pissenlit pour nous !
66,3 km, 840 m D+, 1 500 m D-
On entame cette deuxième journée avec plus de sérénité. Notre performance de la veille nous a rassurés et notre tracé sur Komoot annonce une étape plus tranquille avec une distance supérieure mais moins de dénivelé, ce qui devrait grandement nous faciliter la tâche.
Sur le chemin, on s'autorise une petite baignade rafraîchissante dans un lac. On ressaute rapidement sur nos vélos sans même prendre le temps de se sécher. L’heure tourne. On serre les dents à chaque montée. Vers le milieu de la journée, on entre dans le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, une étape marquante de notre parcours. On traverse alors de superbes forêts qui nous protègent du soleil. La deuxième partie de la journée est un pur plaisir : on ne fait que descendre ! Aux petits sentiers succèdent de magnifiques routes en lacets qui offrent de beaux panoramas sur les Monts d'Ardèche. Tout sourire, on atteint Le Cheylard juste à temps pour la bière.
41,6 km, 910 m D+, 790 m D-
Dernier jour, dernier petit-déjeuner et encore 70 kilomètres à avaler pour ce dernier tracé. Nos sentiments sont mitigés. On a à la fois hâte d’en finir, mais aussi envie de rester un peu plus longtemps en Ardèche. Encore une fois, on part très tôt. Cette étape sera une sorte de course contre l’orage, que nous espérons éviter en avançant rapidement pendant la matinée.
Nous commençons par emprunte la Dolce Via, un itinéraire cyclable tracé sur une ancienne voie ferrée. Sur la route du col qui suit la ville de Nonières, on sent que nos corps sont fatigués. On avale difficilement les 10 kilomètres de montée. Le ciel ne cesse de s'assombrir pendant toute la matinée et met notre moral à rude épreuve.
Les premières gouttes commencent à tomber juste avant la pause déjeuner. En traversant le village de Boffres, on s’arrête sous un abri bus en espérant l'accalmie. Après 40 kilomètres, cette pause forcée nous donne l’occasion de déjeuner. Malheureusement, à mesure que l’orage s’intensifie, on comprend que notre étape est compromise. Il faut savoir renoncer. C’est avec amertume qu’on monte dans un bus qui nous amène à Valence.
La pluie diluvienne a eu raison de la fin de notre aventure, mais pas de notre passion pour le vélo gravel. Nous voilà tous définitivement mordus et on planifie déjà notre prochaine sortie dans le train qui nous ramène à Paris !
“Ne pas oublier l'essentiel sans s'embarrasser de l’inutile.” Cette règle d’or doit toujours primer au moment de choisir le matériel à emporter. L’erreur la plus commune consiste à prendre trop de vêtements ou quelques objets dans la perspective du “on ne sait jamais”. Alors qu’on ajoute ces petits suppléments dans les bagages en espérant gagner en confort, l’effet produit est souvent inverse : on traîne péniblement, tout le long du voyage, du matériel qui ne sert pas ou très peu.
Voici une petite liste du matériel qu’on vous conseille d’emporter dans vos sacoches pour trois jours de vélo gravel à travers les Monts d’Ardèche.
Petite astuce ci-dessus : pour repérer facilement le trou dans une chambre à air crevée : plonger-la dans l'eau !
Même si vous êtes adepte de l'aventure "à l’arrache", partir en itinérance à vélo nécessite un minimum de préparation. Ces quelques conseils devraient vous permettre de voyager en toute tranquillité :
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Comment se rendre en Ardèche ?
Lorsque l’on part en itinérance à vélo, le train est souvent la meilleure option pour rejoindre le début du parcours. Depuis Paris, nous avons embarqué dans un TGV jusqu’à Lyon où nous avions une correspondance TER pour rejoindre Saint-Vallier, point de départ de notre aventure de trois jours de vélo gravel à travers les Monts d'Ardèche.
Selon l'itinéraire choisi, il est aussi possible de descendre en gare de Valence, Montélimar et Avignon, ou encore dans l'une des nombreuses petites gares TER qui jalonnent l'Ardèche et sont bien pratiques pour terminer votre trajet sans entrer dans une grande ville à vélo. Et si ce n’est pas suffisant, vous pourrez vous mettre en jambe en parcourant en gravel les derniers kilomètres qui vous séparent de votre destination.