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Vous qui vous émerveillez en bivouac sous les étoiles et rêvez de savoir lire le ciel nocturne, vous êtes au bon endroit. Car pas besoin d’être astrophysicien ou d’avoir un télescope de la NASA pour débuter l’astronomie, et on vous le prouve dans ce guide réalisé avec le soutien et le matériel de Nature & Découvertes - testé par Maïté et Martin de l’équipe dans les Cévennes. L’objectif : profiter d’être en rando loin du bitume et de la pollution lumineuse pour ne rien rater des plus beaux ciels étoilés. Pas mal comme combo, n’est-ce pas ?
Vous trouverez dans cet article toutes les bases pour savoir quoi observer dans le ciel, où, quand, comment, avec quels instruments… En résumé, pas de calculs savants ultra poussés réservés aux experts, mais les clés bienvenues pour vous permettre de vous émerveiller encore plus à la nuit tombée, après une belle journée de marche.
Comme son nom l’indique : l’astronomie, c’est l’étude des astres. Et les astres, ce sont tous les objets célestes que l’on peut observer : planètes, étoiles, nébuleuses, comètes, galaxies… Bref, tout ce qui peuple l’Univers et que l’on peut contempler depuis la Terre, à l’œil nu ou à l’aide de jumelles, d’une lunette ou d’un télescope.
Pour observer les astres plus en détails, utiliser ce type d’instruments est très utile car les objets célestes sont très (voire très très) éloignés de notre planète, à une distance qu’on ne compte pas en kilomètres, mais plutôt en milliards de kilomètres ou en années-lumière (soit la distance parcourue par la lumière dans le vide pendant une année, donc environ… 9 461 milliards de kilomètres pour juste 1 année-lumière !).
Mais alors, comment peut-on voir les astres depuis notre spot de bivouac s’ils sont si loin ? C’est parce qu’ils émettent de la lumière (beaucoup) ou renvoient celle d’autres objets célestes autour d’eux. Et pour arriver jusqu’à notre rétine, cette lumière doit parcourir les ultra-longues distances qui les séparent de nous. Cela peut prendre des centaines, voire des milliers d’années. Autrement dit, chaque nuit, quand vous regardez le ciel, vous observez des “messages lumineux anciens” et vous voyez les astres… dans le passé.
Et pourquoi la nuit ? Parce que la lumière émise par le Soleil le jour (l’étoile la plus proche de nous) est trop forte pour nous permettre de percevoir ces “messages lumineux” plus lointains. Un peu comme l’éclairage artificiel nous empêche de bien voir les astres la nuit - c’est pourquoi on va chercher à le fuir pour trouver un bon spot d’observation.
RICE pour Réserves Internationales de Ciel Étoilé. Ce label, décerné par l’International Dark-Sky Association (IDA), distingue les territoires où la qualité du ciel nocturne est exceptionnelle et activement protégée. Concrètement, cela signifie un engagement fort des collectivités locales contre la pollution lumineuse : réduction ou extinction de l’éclairage artificiel, sensibilisation des habitants, valorisation de l’observation du ciel, préservation de zones d’obscurité (trames noires) pour protéger la biodiversité nocturne…
Les RICE ne sont pas seulement formidables pour l’astronomie : ce sont aussi des espaces naturels préservés, souvent classés Parcs naturels régionaux ou nationaux. Montagnes, forêts, plateaux… ces spots offrent des paysages magnifiques, une faune et une flore très riches ainsi que de nombreux sentiers de randonnée. On peut donc s’y émerveiller en marchant le jour et en observant le ciel la nuit, dans des conditions idéales.
Au total, il existe 24 RICE dans le monde. La France fait partie des pays les plus actifs en matière de protection du ciel nocturne. Elle compte actuellement 7 RICE :
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Maintenant que vous savez où partir pour maximiser vos chances de voir un max d’étoiles en rando, qu’allez-vous voir exactement ?
On va reprendre quelques bases - mais promis, ça va être rapide.
Ok pour vous ? Alors, on continue :
Les objets du Système Solaire sont “proches” de nous (à l’échelle de l’Univers !) : ils sont lumineux, plus faciles à repérer… et parfaits pour débuter.
Et le Soleil ? Il est observable… de jour. Mais attention jamais à l’œil nu ! Il faut un filtre solaire spécial (qui protège les yeux) pour voir ses tâches, filaments, et parfois même des éruptions.
Ici, on change d’échelle. On quitte le Système Solaire pour plonger dans les profondeurs de l’Univers. Les objets du ciel profond sont très peu lumineux : il faut un ciel très noir et un instrument qui collecte beaucoup de lumière (un bon télescope). Ce qu’on voit ? Parfois juste une tâche floue après 10 minutes de recherche… mais c’est un vrai frisson quand on sait ce qu’on regarde :
Les constellations sont des “figures”, nées de l’imagination des humains, reliant plusieurs étoiles. Elles sont souvent inspirées par leur environnement, leur mythologie ou leur quotidien.
La Grande Ourse, Orion, Cassiopée… chez les Grecs anciens, chaque constellation est liée à un mythe. Ces représentations ont été largement adoptées en astronomie occidentale, et en 1930, l'Union astronomique internationale (UAI) a officialisé notre liste actuelle de 88 constellations. Cependant, de nombreuses autres cultures ont développé leur propre lecture du ciel. Par exemple chez les Inuits, la constellation en forme de grande casserole, ce n’est pas la Grande Ourse, mais… le caribou. En astronomie chinoise, on ne compte pas 88 constellations mais 283.
Les jumelles présentent différents avantages pour l’astro-rando en itinérance, car :
Attention : toutes les jumelles ne sont pas utilisables en astronomie !
Il faut qu’elles soient assez lumineuses pour bien voir dans le noir. Pour savoir si c’est le cas, calculez la valeur de la "pupille de sortie", en divisant le diamètre de l’objectif (en mm) par le grossissement des oculaires.
Par exemple, pour des jumelles 10x50 (grossissement 10, lentilles de 50 mm), la pupille de sortie sera de 5 mm (50 ÷ 10 = 5). On vous conseille des pupilles de sortie entre 5 mm (pour y voir un minimum quelque chose) et 10 mm (pour que l’image reste stable sans trépied).
Quelques références :
Elle est composée de plusieurs lentilles grossissantes, elle offre donc une meilleure résolution, sans réglages trop complexes. Elle sera idéale pour l’observation planétaire. Mais elle est aussi plus encombrante que des jumelles, nécessite un trépied et un peu plus de temps d’installation. Plus sa focale et son diamètre seront grands, plus elle sera précise mais moins elle sera transportable aisément.
Une référence de lunette :
En général, pour un budget équivalent à celui d’une lunette, le télescope offre un diamètre supérieur et fait donc entrer plus de lumière permettant l’observation planétaire ET celle du ciel profond - qui est plus compliqué avec des jumelles ou une lunette. Il est ultra-polyvalent (mais souvent plus technique à régler) - et est de fait plus cher et (très) lourd, donc pas adapté pour la rando en itinérance. Notre astuce pour allier télescope + marche ? Loger en gîte pour vous éviter de porter/monter le matos, et randonner en étoile la journée !
Quelques références (assez faciles à utiliser) :
La monture, c’est le support sur lequel est posé votre lunette ou votre télescope. Il en existe plusieurs types :
Quand ces montures sont capables de pointer et suivre les étoiles toutes seules, on parle de système “Go-to”. Cette fonctionnalité est très pratique, mais l’instrument sera plus lourd et cher.
C’est un outil qui représente la position des étoiles et des constellations à un moment et à un endroit précis. Les cartes d'observation depuis l’hémisphère nord et sud sont différentes - car, comme évoqué précédemment, on ne va pas voir l’Univers pareil selon où on se situe sur le globe. Il en existe aussi propres aux saisons (car la Terre est en mouvement perpétuel autour du Soleil). Ayez aussi en tête que, comme la Terre tourne sur elle-même en 24h, certains objets célestes peuvent être mieux visibles à des moments de la nuit.
On trouve des cartes du ciel en version papier ou en numérique, via des applications de type “planétarium” comme Stellarium, Carte du Ciel, Star Walk… Il vous suffit de pointer votre téléphone vers le ciel et ces applis vous indiquent quels astres et constellations vous êtes en train d’observer - et souvent les mythes et légendes associés. Cette carte du “ciel du jour” est aussi très pratique pour savoir ce qui est observable à date.
Voici une carte des principales constellations à spoter pendant vos prochains bivouacs selon la saison. Pour vous simplifier la vie, cette carte du ciel (de l’hémisphère nord donc) doit simplement être orientée différemment selon la saison.
Pour orienter cette carte :
Ces constellations sont aussi visibles à n’importe quelle heure de la nuit.
Au printemps
En été
En automne
En hiver
Au-delà de ces constellations les plus remarquables, n’hésitez pas à vous appuyer sur la carte pour essayer d'en reconnaître d’autres.
Vous connaissez l’azimut en rando ? En astronomie, c’est presque pareil. Ce terme désigne l’angle (en degrés) qui va vous indiquer la direction d’un astre sur l’horizon, en partant du nord dans le sens des aiguilles d’une montre. En résumé :
L’azimut est propre à votre position sur Terre et au moment auquel vous observez :
Ex. : Saturne à azimut 220°, altitude 30° : cherchez-la au sud-ouest, à un tiers de la hauteur entre l’horizon et le zénith.
Vous voulez des conseils pour partir randonner avec vos enfants ? Si vous l'avez raté, on a un super guide sur le sujet juste ici réalisé aussi en partenariat avec Nature & Découvertes.
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Comment choisir ses instruments d’astronomie ?
Si les constellations et certains objets célestes sont visibles à l'œil nu, les observer avec du matériel d'astronomie permet de mieux voir leurs détails - coucou l’effet waouh - et d’en percevoir d’autres, invisibles sans !
Tout instrument astronomique fonctionne comme “un entonnoir à lumière” : il va capter la lumière des astres pour la concentrer et la rendre visible à l’œil. Il existe deux types d’instruments : les jumelles ou la lunette, dont l’objectif est composé de lentilles, et le télescope, dont l’objectif est un miroir.