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Quatre semaines, quatre aventures, quatre régions. Le 19 juin débutait le Recto Verso Tour, un tour de France de l’aventure en rando et à vélo, organisé grâce à notre méthode Recto Verso.
Après la Bretagne et l'Occitanie, cette troisième étape nous mène vers le Parc national des Écrins, pour 6 jours de randonnée de refuge en refuge, sur les traces du GR®54. Retrouvez ici notre itinéraire, ainsi que nos conseils et recommandations pour partir à votre tour.
Le Recto Verso Tour est rendu possible grâce à nos partenaires : le Parc national des Écrins, le Valgaudemar et les Hautes Vallées nous ont aidés à découvrir leurs territoires, Columbia et Komoot nous ont équipés et orientés, tandis que Fujifilm nous a permis de rapporter de belles images de nos aventures.
Pour organiser notre randonnée dans les Écrins, nous avons suivi la méthode Recto Verso, avec pour contraintes de départ :
Sur la dizaine de parcs naturels que compte la région PACA, notre choix s'est tout de suite porté sur le Parc national des Écrins. Pour des raisons d'accessibilité depuis Paris d'abord. Mais surtout parce qu'on rêvait d'y retourner depuis notre passage à Ailefroide. Les Écrins sont une référence pour tous les amateurs de montagnes et de grands espaces. Avec plus de 150 sommets de plus de 3 000 mètres, ce massif est une forteresse de roche que seuls les alpinistes peuvent enjamber, mais dont on peut faire le tour en randonnée !
Nous avons défini notre point de départ, la sauvage vallée du Valgaudemar (point d'intérêt n°728 sur la carte Recto Verso) que Gaston Rebuffat himself surnommait "l'Himalaya français". Pour ligne d'arrivée, un autre mythe de l'alpinisme : le village de La Grave et son téléphérique, qui emporte les grimpeurs à 3 200 mètres, vers la Meije et ses voisins. Entre ces deux points, Komoot a permis tracé un itinéraire suivant le GR®54 et ses variantes.
Côté organisation et matériel, nous avons opté pour une itinérance de refuge en refuge. On en compte une quarantaine dans le parc. Dormir en refuge permet de s'immerger pleinement dans la culture montagnarde. Cette option permet de rencontrer des locaux pour en apprendre davantage sur les spécificités de cet espace naturel.
Plus qu'à choisir les dates et l'équipe (PA, Laurine et Antoine des Others, accompagnés de Cécile Chabert pour les photos), à préparer notre matériel pour une randonnée dans les Écrins (listé au verso de la carte) et à prendre le départ.
Créé en 1973 sous l'impulsion des alpinistes, des associations naturalistes et du Club Alpin Français, le Parc national des Écrins dessine un train d'union entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud. D'alpages en forêts et de pierriers en glaciers, son cœur s'étend sur 92 000 hectares entre Gap, Briançon et Grenoble. Il s'élève de 710 mètres à 4 102 mètres d'altitude avec la Barre des Écrins, point culminant du pays jusqu'à l'annexion de la Savoie en 1860.
Ce territoire regroupe ainsi différents écosystèmes qui abritent une large diversité d'espèces animales et végétales. Le cœur du parc national est notamment une zone de protection spéciale pour les oiseaux. Parmi eux, le lagopède alpin, le tétras lyre et les grands rapaces. On y observe aussi le bouquetin, la marmotte, le chamois et même le loup, ainsi que des centaines d'espèces de papillons et d'amphibiens.
Le Parc national des Écrins forme en effet l’une des réserves d’eau vive les plus importantes de France, avec des dizaines de torrents, de cascades et de lacs alimentés par les grands glaciers. Si ces derniers suscitent admiration et respect. Ils sont aussi les témoins de la fragilité de cet environnement plus que jamais menacé. De 2014 et 2019, le Glacier Blanc a par exemple perdu une quarantaine d’hectares de superficie, son front ayant reculé d’environ 300 mètres.
Les agents du Parc national des Écrins oeuvrent sans relâche pour en préserver les espèces, les habitats et les ressources naturelles. Avec succès : en 2019, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a intégré cet espace dans la liste verte des aires protégées gérées équitablement et efficacement, avec des impacts positifs sur la nature et les sociétés. Assurer la meilleure cohabitation possible entre l'homme et la nature. Voilà le but ultime des agents, qui multiplient les actions en termes d'accueil, de sensibilisation du public et d'éducation à l'environnement.
Pour mener à bien ce projet, le parc impose une réglementation spécifique à respecter à la lettre lors de votre visite. Parmi les principales règles :
La randonnée est l'une des activités les plus pratiquées en montagne et l'un des premiers points d'accès des visiteurs aux espaces naturels. La mission du parc passe ainsi par l'entretien quotidien de la signalétique, des passerelles et de plus de 750 kilomètres de sentiers, dont ceux du GR®54.
Agréé en 1964, cet itinéraire est un incontournable de la randonnée en altitude. Il reprend des chemins ancestraux qui permettaient aux habitants des vallées voisines de communiquer, et forme une boucle dont chaque village traversé peut être un accès. Le GR®54 se parcourt généralement sur 10 à 15 jours pour les plus motivés. Beaucoup – dont nous faisons partie – le découvrent plutôt par portion, car avec 184 kilomètres, quatorze cols et plus de 12 800 mètres de dénivelé, ce "Grand Tour des Écrins" est l'une des randonnées les plus exigeantes d’Europe !
Le tracé sur Komoot : de refuge en refuge dans les Écrins, jour 1
6h30. On ouvre les volets pour découvrir la vallée du Valgaudemar. Jeff, le gardien, nous donne un "bib' de génépi" pour la route et un ananas à apporter au refuge suivant. On démarre sur une variante du GR®54 avec un rythme tranquille. L'altitude, les sacs, et surtout les panoramas exceptionnels nous poussent à nous arrêter régulièrement. Au refuge de Chabournéou pour déjeuner, Mathieu, patron des lieux, nous fait sert la spécialité locale, les "oreilles d'âne" : un gratin d'épinards. La pluie s’annonce au loin. Il faut reprendre la route vers le refuge de Vallonpierre où l'on fête cette première journée autour d'une grande tablée.
Le tracé sur Komoot : de refuge en refuge dans les Écrins, jour 2
Tommy, garde moniteur du Parc national des Écrins, nous rejoint au petit-déjeuner. L'occasion d'en apprendre plus sur cet espace protégé. En bon gardien, Guillaume surveille à la jumelle les cordées lancées à l'assaut du Sirac (3 441 mètres) dont fait partie Maxime, rencontré la veille au dîner. Il est temps de partir en direction du col de Vallonpierre, avec un petit crochet au pic du même nom. On atteint le refuge du Pré de la Chaumette à 17h00, timing parfait pour profiter d'une douche et du soleil avant de passer à table avec trois Anglais lancés sur le GR®54 dans le sens opposé. Repus, on sort faire le tour du refuge en claquettes-chaussettes. Ce sera notre rituel digestif pour la semaine (avec un petit génép').
Le tracé sur Komoot : de refuge en refuge dans les Écrins, jour 3
"Goodbye" aux nouveaux amis, on part aux aurores vers le Pas de la Cavale. C'est raide, mais on tient le coup. Après le D+, viendra le D- ! On enchaîne avec le col de l’Aup Martin, point culminant de notre randonnée dans les Écrins, à 2 761 mètres d’altitude. Les verts alpages laissent place à un désert lunaire de schiste. Sur le chemin, on croise Jean-Michel, berger, son troupeau et ses chiens particulièrement amicaux. Les Anglais nous avaient parlé de “friendly patous”, mais on n’y croyait qu'à moitié. La descente n'en finit plus, les genoux souffrent. Épuisés, on décide de faire du stop pour les derniers kilomètres jusqu'au gîte de l’Aiglière. Il faut savoir se préserver...
Le tracé sur Komoot : de refuge en refuge dans les Écrins, jour 4
La journée démarre par de l'auto-stop jusqu’à Chambran. On quitte le GR®54 pour marcher vers le lac de l’Eychauda. Le passage est vertigineux. Pause face au panorama pour déjeuner et s'offrir un café. On trimballe un réchaud et une cafetière depuis le départ, c'est l'heure d'en profiter. Notre prochain objectif est le col de la Grangette. On nous a prévenu : “Y'a du gaz !” En effet, le col est étroit mais la vue jusqu'au mont Blanc en vaut la peine. Avec 53 % d’inclinaison par endroit, la descente est impressionnante. On désescalade doucement jusqu'à la rivière qui nous mènera au gîte du Flourou. Un énorme plat de lasagnes nous attend, suivi d'une balade claquettes-chaussettes vitale.
Le tracé sur Komoot : de refuge en refuge dans les Écrins, jour 5
On rejoint le village du Casset pour monter à travers la forêt, avant de découvrir le lac de la Douche et grimper vers le col d’Arsine. Les jambes sont lourdes en ce cinquième jour, et le soleil tape déjà. Le paysage remonte le moral, tout comme un panneau qui nous annonce que le refuge de la Chamoissière n'est qu'à 15 minutes ! Pause "café-génép-sieste" pour fêter ça. À l'arrivée, Adrien, l'aide-gardien, nous conseille une balade en direction du lac Pers et des sources de la Romanche en attendant le dîner. Une excellente idée : se baigner au coucher du soleil dans l’eau à 6 degrés venue des glaciers et entourés de 3 000 mètres sera l'un des plus beaux souvenirs de cette aventure.
Le tracé sur Komoot : de refuge en refuge dans les Écrins, jour 7
Dernier jour. Direction le col du Lautaret, un incontournable du Tour de France qui passe dans la région le lendemain même. Peu à peu, on retrouve la civilisation, des ribambelles de cyclistes, le bruit de la circulation... On apprécie tout de même la vue sur la Meije. Un sommet mythique, surnommé "Sa Meijesté". Après un passage à l’Aiguillon, où l'on déjeune face au glacier du Tabuchet, on redescend vers Villar d’Arêne par le sentier des Crevasses. Dernière ligne droite jusqu’à La Grave, haut lieu de l'alpinisme français, et l’auberge de l’Edelweiss. Douche, apéro, passage à la fromagerie, dîner, claquettes, chaussettes. Le soleil se couche sur Les Hautes Vallées. Voilà la fin de notre superbe randonnée dans les Écrins.
Entre le confort d’une hôtel et la rudesse d’un bivouac, le refuge est un lieu convivial d’accueil et de repos collectif. En s'arrêtant en refuge chaque soir pour notre randonnée dans les Écrins, nous avons fait de belles rencontres et récolter de précieux conseils et informations auprès des gardiens. Sans parler des dîners et pique-niques, dont on se remet à peine !
Voici les refuges où nous avons fait étape, pour la nuit ou pour déjeuner en chemin :
En dehors des refuges, nous avons fait étape dans des gîtes en ville : l’Aiglière à Vallouise, le Flourou au Monêtier-les-Bains et l'Edelweiss à La Grave.
Les gardiens sont l’âme du refuge. Ce sont eux qui gèrent la maison. Et ce n’est pas une mince affaire à cette altitude ! Veillez donc à respecter les règles de base pendant votre visite :
À voir : les Parcs nationaux de montagne et la FFCAM ont créé des vidéos autour du personnage "légèrement" caricatural de Vincent, jeune trentenaire urbain, afin de réussir son expérience en refuge.
Selon la réglementation du Parc national des Écrins, le bivouac est autorisé pour une nuit, avec une petite tente, de 19h à 9h, à plus d’une heure de marche des accès routiers et de ses limites. Dans certains endroits fréquentés du cœur de parc, il est autorisé à moins d’une heure des limites du cœur : au Pré de la Chaumette, aux abords du lac de la Muzelle à Vénosc, au Pré des Selles à côté du lac Lauvitel. On peut aussi poser sa tente à proximité des refuges quand ces derniers sont complets, avec l'accord préalable du gardien (contactez le refuge en amont).
Que vous choisissiez le refuge ou le bivouac. Nous comptons sur vous pour être responsable et respectueux de l'environnement fragile que constitue le Parc national des Écrins.
À la croisée de Gap, Briançon et Grenoble, le parc national des Écrins est facilement accessible en train. Nous sommes arrivés à Grenoble en TGV depuis Paris (3h00 de trajet) et avons complété les trajets en taxi. Il est possible de le faire en bus (de Grenoble à Saint-Firmin, puis de Saint-Firmin au refuge du Gioberney à l'aller ; de La Grave à Grenoble au retour).
Une autre option est de prendre le train de nuit Paris–Briançon (départ à 21h00, arrivée vers 8h00), ou bien le TGV de Paris à Oulx, en Italie. Vous trouverez aussi des lignes entre les Écrins et Marseille ou Valence (comptez 4h30 dans les deux cas).
Même en plein été, il fait froid en altitude. Alors pour rester au chaud et au sec tout au long de votre randonnée dans les Écrins, adoptez le "système des trois couches", qui consiste à superposer des vêtements dans un ordre précis :
Chez Columbia, notre équipementier pour le Recto Verso Tour, on a choisi des baselayers, polaires et doudounes dotés de la technologie thermo-réfléchissante OMNI-HEAT™ pour la première et seconde couche. Pour la troisième couche, leur technologie imperméable Columbia OutDry™ nous a bien aidés face aux orages des premiers jours !
Les liens utiles pour votre randonnée dans les Écrins
Retrouvez cet itinéraire et plus d'une centaine d'autres dans nos coffrets Recto Verso©
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