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L’été tout juste arrivé, nous voulions partir quelques jours pour rouler, suer et faire crisser les pneus de nos gravels. Le tout avec la secrète intention de pouvoir nous jeter à l’eau aussi souvent que possible. Avec Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme, nous avons donc créé un itinéraire de 200 km à travers le Parc Naturel régional des Monts d’Ardèche. Le résultat ? Une grande diagonale entre Valence et Langogne, 4 jours de soleil, de bivouacs sur des volcans endormis et de baignades.
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Depuis des jours, on nous annonçait des chaleurs estivales propices à décourager n’importe quel cycliste. Un peu têtus, nous n’aurions renoncé à notre escapade à vélo pour rien au monde. Et puis quand Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme nous a invités à venir découvrir sa région, elle nous promettait une immersion dans un territoire riche en rivières, grands itinéraires à vtt et véloroutes gravillonnées aux noms évocateurs. Petits cailloux pour aiguiser les mollets et rivières de montagne pour se rafraîchir, la recette était parfaite.
Nous avons donc imaginé ensemble une grande traversée de la vallée du Rhône aux confins de l’Ardèche : la diagonale ardéchoise. Nous avons parsemé le tout de châtaignes, de picodons, d’abricots murs tombés de l'arbre et de bivouacs sous les étoiles. À la moindre occasion, entre deux coups de pédales, nous avons enfilé nos maillots et piqué une tête dans les rivières glacées ou dans les lacs lovés d’anciens cratères de volcans. Le tout en bikepacking et en totale autonomie.
La région Auvergne-Rhône-Alpes, qui s’étend de Clermont-Ferrand à Chamonix et de Bourg en Bresse à Montélimar, est un immense terrain de jeu aux paysages contrastés et aux reliefs variés. En son centre, on trouve le département de l’Ardèche, bien connu pour ses gorges et ses falaises spectaculaires. Parmi elles, les gorges du Doux, classée en Espace Naturel Sensible (ENS) depuis 2015, et qui tiennent leur nom de la rivière qui y coule.
Mais le territoire ardéchois est aussi profondément marqué par les empreintes volcaniques et on y trouve à la fois des sucs, ces anciens volcans dont la lave très épaisse a refroidi sans avoir eu le temps de s’écouler, des grottes, des coulées basaltiques ainsi que de nombreuses rivières, lacs de cratère et cascades. Et si les monts et les volcans d’Ardèche sont souvent peu connus du grand public, au profit de leurs voisins Auvergnats, ils constituent pourtant une vaste zone géographique du département, au caractère rural et montagnard particulièrement affirmé. Le volcanisme a laissé derrière lui d’imposants reliefs et tout nous rappelle aux laves crachées par les jeunes volcans, il y a seulement quelques dizaines de milliers d’années.
Les cratères d’explosion, dont celui du Lac d’Issarlès, qui fait aujourd’hui le bonheur des baigneurs. Le spectaculaire Mont Mézenc, composé deux dômes. L’un étant le point culminant du département de l’Ardèche, à 1753 mètres d’altitude et l’autre se situant en Haute-Loire. Ou encore le Mont Gerbier de Jonc, daté de 8 millions d’années, au pied duquel la Loire prend sa source. Un site qui figure sur la liste des 53 géosites classés par l’Unesco que compte le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche. Créé au début des années 1990 sous l’impulsion des producteurs de châtaignes, il s’étend sur 228 000 hectares et abrite 253 espèces de faune et de flore rares ou menacées.
À peine sortis de la gare de Valence, on flâne sous les bogues vertes et tendres des châtaigniers et les arroseurs automatiques des champs de maïs font notre bonheur. La chaleur est écrasante, nous longeons les rives de l’Isère, sur la véloroute "La Belle Via", puis celles du Rhône, sur les pistes gravillonnées de la ViaRhôna, en quête d'un peu de fraîcheur. Bouteille de vin bien arrimée sur le cadre de Jean-Baptiste, nous grimpons dans les vignes, qui poussent ici à la verticale. Un dernier effort et on s'endort face aux montagnes du Vercors dans un camping à la ferme.
Le jour se lève, le café chauffe sur le réchaud. On enfourche les vélos, attrapons au vol des abricots tendus par des saisonniers hilares sur les petites routes sinueuses. C’est le temps des récoltes, les arbres fruitiers croulent sous les fruits mûrs. Louis en a plein la bouche et les sacoches. Au marché de Tournon, on traîne la patte, il fait chaud, on y est bien. Lestés de picodons, de cerises et de fondants à la châtaigne, nous partons dans les Gorges du Doux. La rivière nous captive, on rêve de s'y jeter. À la première occasion, on plonge dans l'eau un peu verte et fraîche. Plouf. Le soir venu, on s'endort à la belle, dans un champ tout juste fauché.
Nous sommes au cœur du Parc naturel régional des Monts d'Ardèche. Tout a pris du relief. Le paysage nous surprend, volcanique et sauvage. Vous saviez, vous, qu’il y avait des volcans en Ardèche ? On grimpe en douceur sur la Dolce Via, qui porte bien son nom. Le tout dans la fraîcheur du matin et surtout loin des voitures. Bonheur. Très vite suants et collants, on plonge dans les eaux de la Sumène, glacées, avant de s'attaquer à une petite succession de cols, qui vont nous conduire dans le Massif de Mézenc. À deux pas du Mont du même nom, les chemins cassent, je manque un virage, m’étale de tout mon long, me marre. Petits singles et vues à l'infini. Sur un suc, un volcan endormi, cuits, on dort comme des loirs, sur un tapis de maquis mou.
On se réveille face au Mont Gerbier de Jonc. C’est là, juste à ses pieds, que la Loire prend sa source. Cuissards enfilés, yeux décollés, on dévale les pentes de cailloux, en saluant les vaches hagardes et les imposants béliers. Au lac d'Issarlès, il faut se jeter à l'eau, une dernière fois, encore une fois, avant d'aller récupérer notre train. Plouf, dans cet imposant lac de cratère profond de 138 mètres. Sur ses rives, on avale un café, un croissant et un ultime picodon. À Langogne, vélos et pilotes confondus passent au karcher. La poussière passe et dans nos yeux, restent les étoiles.
Pour cette aventure nous avons privilégié le bivouac, mais de nombreux hébergements jalonnent le tracé. En effet, la région regorge de gîtes, hôtels, campings ou bed & breakfast. Une belle alternative pour partir léger, profiter du terroir et de l'hospitalité ardéchoise. On vous partage ici quelques bonnes pistes pour partir en gravel en Ardèche. Des adresses pour bien dormir ou simplement casser la croute.
À lire aussi : Comment voyager en train avec son vélo : le guide complet
Nous nous sommes rendus à Valence TGV depuis Paris, empruntant un train qui relie les deux gares en 2h10. Les vélos y sont acceptés gratuitement et sans restrictions lorsqu’ils sont démontés et sous housse. Si vous venez d’ailleurs, la gare de Valence TGV peut être reliée facilement en TGV ou en TER par de très nombreuses gares, dont celles de :
Le réseau de lignes de bus est très dense dans la région et les vélos sont acceptés à bord lorsqu’ils sont sous housse. Vous trouverez le détail sur le site dédié de la région.
Crédit photographique : J-B Delorme
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